Dans le cadre des démarches fiscales, les contribuables peuvent solliciter des attestations auprès des contrôleurs de finances publiques. Ces documents ont une importance cruciale, car ils détaillent l'interprétation officielle de la situation fiscale du contribuable par l'administration. Il est essentiel de comprendre que ces attestations sont contraignantes pour l'administration fiscale et servent de garde-fou contre les redressements fiscaux fondés sur des interprétations divergentes.
Par redressement fiscal, on entend la rectification à la hausse de l'impôt initial d'un contribuable suite à une erreur, une omission ou une interprétation différente de la loi par l'administration fiscale. C'est un processus par lequel le service des impôts rectifie la déclaration d'un contribuable pour refléter la situation fiscale correcte.
Dans ce contexte, un exemple récent souligne l'importance de cette règle. Il concerne le directeur d'une école de théâtre privée qui enseignait également et qui a été l'objet d'un redressement fiscal contesté. Suite à une vérification de comptabilité, l'administration fiscale avait refusé de lui accorder l'exonération de la TVA applicable à l'enseignement, malgré une attestation de l'administration fiscale affirmant que son activité d'enseignant n'était pas soumise à la TVA.
En matière fiscale, la TVA ou Taxe sur la Valeur Ajoutée est une taxe indirecte sur la consommation. Dans certains cas, des exonérations peuvent être accordées, ce qui signifie qu'une activité spécifique n'est pas soumise à cette taxe.
Le point litigieux dans cette affaire était de savoir si l'attestation fiscale pourrait être considérée comme une "prise de position formelle" et ainsi être opposable à l'administration. Le Conseil d'État a jugé affirmativement, soulignant que l'attestation avait été émise explicitement pour l'activité professionnelle du contribuable, à sa demande.
Référence : Conseil d'État, 4 mai 2023, n° 453366
À noter que l'administration a généralement 3 mois pour répondre à une demande écrite, détaillée et complète d'un contribuable de bonne foi. C'est une règle qui assure que les contribuables ont accès à une guidance claire et opportune sur leur situation fiscale.
Dans l'ensemble, cette décision souligne l'importance de la communication et de la clarification avec l'administration fiscale, surtout lorsqu'il s'agit de questions complexes et potentiellement ambiguës. En tant qu'expert-comptable, je recommande toujours à mes clients de chercher l'avis de l'administration fiscale dans de telles situations pour éviter des malentendus ou des différends futurs.